Et si l’innovation touchait toute l’entreprise ?
Sujet qui me tient à cœur, l’intégrant pleinement le management de l’innovation dans mes accompagnement.
Et le constat est souvent que l’innovation est confiée à des experts, des spécialistes (dans des service R&D, comités stratégiques ; et plus généralement des incubateurs).
Mais au final… avec toutes les évolutions actuelles : peut-on encore se permettre de limiter la créativité à un cercle limité ?
Et si l’innovation venait de ceux qui vivent l’entreprise au quotidien ?
A chaque niveau : ouvriers, techniciens, commerciaux, fonctions support… Chaque personne d’une équipe peut avoir sa propre vision des choses. Et, au final, combien d’idées restent dans les cartons faute de canaux pour les partager ?
Et il y a des exemples !
Toyota a mis en place dès 1951 le « Toyota Creative Idea Suggestion System » (TCISS), encourageant les employés à proposer des améliorations (et comme l’annonce sur le site de Toyota « Le chemin vers les grandes réformes commence par de petites améliorations. ‘The path to major reforms starts with small improvements.). Ou encore dès 2004, le « 20% time » chez Google, permettant aux employés de consacrer 20% de leur temps de travail à des projets personnels innovants.
C’est pas nouveau, et justement, ça fait ses preuves.
Concrètement : comment favoriser cette dynamique dans une entreprise ?
- Mettre en place des espaces d’échange (plateformes internes, hackathons, des comités d’idées)
Plateformes collaboratives internes (comme IdeaSpace chez Airbus), Hackathons internes (comme les hackathons chez Facebook qui ont permis par exemple la création du bouton « J’aime ») ; Comités d’idées (comme LEGO Ideas, où les employés et même les clients peuvent suggérer des idées de nouveaux produits).
- Encourager une culture du « test & learn » plutôt que du « zéro risque »
« Fail fast, learn faster » (comme l’échec du Fire Phone chez Amazon) ; Prototypage rapide (comme Airbnb qui teste des concepts de fonctionnalités avec de petits groupes d’utilisateurs) ; budget dédié à l’expérimentation (les « 20% time » chez Google avec la naissance de Gmail et AdSense… même si c’est plutôt 120 % !).
- Valoriser chaque contribution, même si elle ne débouche pas immédiatement sur un projet concret
Système de reconnaissance (prix interne ou récompenses publique des collaborateurs) ; mur ou newsletter des idées ; base de données des idées (comme Boeing qui archive les suggestions d’amélioration technique pour les reprendre ultérieurement en cas de besoin).
- Transformer les managers et responsables en facilitateurs plutôt qu’en seuls décideurs
Formation des managers au leadership participatif (comme Michelin qui a déployé une organisation où les décisions sont prises par les équipes) ; Mise en place d’un rôle de coach (comme le modèle Squad chez Spotify) ; systèmes de feedback inversé (chez Netflix, les équipes donnent des feedbacks réguliers à leurs supérieurs).
Enfin, aujourd’hui, les entreprises qui savent innover ne sont pas toujours celles qui trouvent les meilleures idées (et ont les moyens d’avoir des armées d’experts en R&D), mais, à des échelles plus petites, celles qui savent les écouter et les concrétiser.